Crédits photos : Audrey Bgt pour La-Brucette.com

[Interview] CoolCoolCool – “Goodnight Cleveland”

CoolCoolCool

  • Prenez deux guitaristes déjantés, un américain (Nick) et un français (Piwi) élevés aux sons de Led Zep, des Stones et d’Harry Nilsson.
  • Ajoutez deux petits Frenchy, habitués de la scène, maîtrisant la basse (Yann) et la batterie (Pilou).
  • Mélangez le tout et saupoudrez d’une bonne dose d’humour et de coolitude. 

Vous obtenez CoolCoolCool !

 

Leur 1er EP “Goodnight Cleveland” est sorti en mars dernier.

 

 

On y retrouve notamment le single “GMTA” :

 

 

Ce samedi 30 novembre, ils passaient au 114 à Paris.

J’en ai profité pour leur poser quelques questions.

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Crédits photos : Audrey Bgt pour La-Brucette.com

 

Comment le groupe s’est-il créé ?

Piwi : Au départ, c’était Nick et moi. Nick est américain. On s’est rencontrés au Cours Florent. On a sympathisé et 6 ans plus tard…

Nick : Oui, on faisait des jams ensemble. Au bout d’un moment, Piwi m’a dit “Je ne serai jamais heureux si je ne me lance pas plus sérieusement dans la musique.”. Moi aussi, je mourais d’envie d’en faire mon métier. Du coup, je lui ai répondu : ‘Félicitations, tu es dans un band !”.

Piwi : Pour les deux qui restent : Yann et moi, on avait déjà joué ensemble et on avait bien accroché. Alors quand on s’est décidé avec Nick, j’ai tout de suite pensé à lui. Pour ne pas qu’il y ait 3 guitaristes, il a proposé de prendre la basse. Il nous a emmené Pilou au passage pour assurer la batterie.

Yann : Piwi m’avait demandé de les conseiller car ils faisaient un live dans l’émission “Au Secours, c’est du live !” de Ouï FM. Je les avais aidés entre autres sur la construction des morceaux.

Piwi : Voilà, je travaille là-bas. Avec les 2 autres animateurs, Dom Kiris et Sacha, on avait décidé pour la 600ème de  faire un live avec nos groupes persos. J’avais demandé à Yann de venir avec potentiellement l’idée de rejoindre le groupe à la basse. C’est ce qui s’est passé et il nous a amenés Pilou.

 

Pourquoi “CoolCoolCool” ? 

Nick : Quand tu cherches un nom de groupe, tu écris tout ce qui se passe par la tête. Et au final, CoolCoolCool, c’était catchy et c’est ce qui nous correspondait le plus.

Pilou : A un moment, on avait pensé à Goodnight Cleveland qui est devenu le nom de l’album mais sur les conseils de Dom Kiris, on a gardé CoolCoolCool et finalement, c’est vrai que ça nous va bien ! Et puis, rien que le nom CoolCoolCool est musical !

Nick : Sinon, on voulait s’appeler Overrated Doors !

Piwi : Oui, on trouve que les Doors sont un groupe vraiment surévalué. Tout le monde les place tout en haut et nous, on trouve qu’ils n’ont pas leur place dans le Top 10.

 

Vous mettriez qui dans ce Top 10 ? 

Piwi : Les Beatles, les Rolling Stones, les Pixies, Led Zeppelin, les Who, Harry Nilsson, Creedence Clearwater Revival, les Beach Boys, Pink Floyd, Jimi Hendrix !

Pilou : Rage Against The Machine et RadioHead !

Yann : Michael Jackson !

Pilou : Mais le top 10 de quoi déjà ? ça  ne veut rien dire ! (rires)

Yann : De toute façon, on a tous les 4 un Top 10 différent… (rires)

 

Crédits photo : Arnaud Perron chez Coffee&TV

 Crédits photo : Arnaud Perron chez Coffee&TV

 

Maintenant, faisons un petit jeu…

Décrivez-moi CoolCoolCool, chacun votre tour et en 1 mot. Bien sûr, il est interdit d’utiliser le mot “Cool” ! :p

Pilou : Ah bah oui, sinon on aurait tous choisi “Cool” et c’était le 4ème qui était dans la merde ! (rires)

Nick : Pour moi, ce serait “Hippie-Love” ou “Love” tout court, parce qu’aussi stupide que ça puisse paraître, la musique, c’est de l’amour ! On n’est pas seulement là pour délivrer du rock brut. La vérité, c’est qu’à la fin de la journée, on veut simplement un câlin.

Piwi : Moi, j’ai “Inespéré”, parce que je me suis toujours comparé aux grands et je ne me suis jamais senti suffisamment à la hauteur pour me lancer dans la musique. Un jour, je me suis mis à la guitare et j’ai rencontré Nick. On s’est dit qu’on allait créer ce groupe et c’était inespéré ! Je n’aurais jamais imaginé pouvoir en faire mon métier.

Yann : Alors, de mon côté, ce sont plutôt deux mots : “Plug & Play”. Je joue aussi dans d’autres groupes et avec eux, j’utilise toujours plein d’effets, de reverb. Là, avec CoolCoolCool, c’est le seul groupe où je branche simplement ma basse et je joue !

Pilou : Ah ben moi du coup, j’ai un seul mot : “Play” (rires). Avec Yann, on a un parcours un peu similaire, on a d’autres groupes avec lesquels on teste des choses plus complexes, plus cérébrales. On avait tous les deux besoin d’un groupe où on ne fait que jouer ! On n’a pas des sons de malade mais on délivre un truc qui vient des tripes !

Piwi : Je suis très très fier que Pilou et Yann aient accepté de nous rejoindre parce qu’avec Nick, on est des vrais amateurs. On n’a aucune idée de ce qu’on fait. Et maintenant, on a un super bassiste en la personne de Yann et on a Pilou qui, à chaque concert, se fait repérer par les professionnels. Heureusement qu’ils sont là, ils sont la colonne vertébrale du groupe !

Pilou : On est très complémentaires. Avec Yann, on vient chercher du cool et du relax et Piwi et Nick, vous venez chercher de la rigueur !

 

Qui fait quoi dans le groupe ? Ecriture, compo, booking, communication… ?

Piwi : C’est assez simple, en fait.

Yann s’occupe de l’organisation des répét’, du planning du groupe et de trouver certaines dates.

Pilou, c’est le bookeur principal, il gère aussi l’administratif et il a très officiellement la place de leader du groupe. C’est lui qui nous fait fermer nos gueules quand on va trop loin !

Nick écrit les chansons. Il est chargé de s’améliorer à la guitare (rires) et il livre des paroles extraordinaires !

Si vous tombez sur une chanson avec des paroles un peu moins bien, c’est que c’est moi qui l’ait écrite. Sinon, je m’occupe de la communication, la page Facebook et de faire le lien avec les professionnels.

 

Et en termes de tempérament ? 

Nick : Moi, je suis plutôt “Hippie-Love” ! Piwi, il a ce côté rock, tu ne peux pas l’arrêter. Il fonce, il envoie !

Pilou : Piwi, c’est celui qui vise les étoiles, il veut de grandes choses pour le groupe. Pour lui, tout est “chanmé” ! C’est un passionné. Et Yann, il incarne le cool…

Piwi : Yann, c’est la sérénité. Il peut y avoir les plus grosses embrouilles du monde, quand on ferme enfin nos gueules, Yann est là avec une blague, un sourire. Si le groupe existe encore aujourd’hui, c’est grâce à lui. Il a fait en sorte qu’on s’entende tous bien.

Pilou : Au final, on arrive à un équilibre.

 

Ce serait quoi la consécration pour le groupe ? 

Tous : Cleveland !

Pourquoi ? Qu’est-ce que Cleveland a de spécial ? 

Piwi : Cleveland, ça vient des années 70. C’est la plaque tournante légendaire des concerts dans le Mid-West, la capitale Rock’n Roll du Mid-West. Il y a un stade gigantesque à Cleveland.

Nick : Aux States, on a les deux côtes Est et Ouest. On a le Sud avec le Texas et le Nord avec Chicago mais au milieu, on n’a pas grand chose donc il faut alimenter le Mid-West. Et pour ça, il y a Cleveland, Ohio. Tous les grands groupes passent par là pour leur tournée. A la fin des concerts, au dernier rappel, ils vont remercier tout le monde, le public et tout. Là, ils finissent en hurlant “Goodnight Cleveland” et ils enchaînent avec leur dernière chanson de la soirée. Nous, on vise les étoiles mais on ne sait pas vraiment où on va tomber mais si c’est dans cette stratosphère, ce serait génial. Cleveland, ce serait l’idéal !

 

Crédits photos : Sarah Desti - www.sarahdesti.com

 

Noël approche… Quel serait le plus beau cadeau du groupe ? Une date ? Une tournée ? 

Piwi : Un label ! Pour enlever de nos épaules beaucoup de choses qu’on ne devrait pas faire nous-mêmes et pour nous permettre de faire plus de musique.

Percer sans label, c’est impossible selon vous ?

Piwi : Si, c’est tout à fait possible. C’est ce qu’a réussi à faire un groupe français comme Inspector Cluzo. Ils font tout eux-mêmes et ce sont des stars au Japon. Ils font même la première partie de Suicidal Tendencies aux US en ce moment !

 

Perdre un peu de contrôle, ça ne vous ennuie pas ?

Pilou : Au final, être dans un label, ce n’est plus ce que c’était avant. En fonction du label dans lequel tu es, ils te font une avance sur tes droits d’auteur. Après, plus tu vends, plus tu prends des tunes (ou alors c’est que tu t’es fait enfler). La différence, c’est que tu vas pouvoir te concentrer sur la musique. Bien sûr, le producteur vient mettre sa patte pour que tu vendes mieux mais surtout le label doit s’occuper de tout le côté marketing, l’envoi aux journalistes, tout ça…

Mon rêve, ce serait de pouvoir tout faire tout seul. J’adorerais mais je n’ai pas forcément les compétences ou le temps. Et puis quand il n’y en a qu’un qui s’occupe de tout, ça crée un déséquilibre dans le groupe.  Quand tu tournes à 4 musiciens, tu as besoin d’un “5ème homme” intelligent qui comprenne ton son pour te guider, orienter ton groupe sinon tu fais n’importe quoi !

Piwi : Après, se faire signer par une major pour qu’on ne s’occupe pas de nous, avec pour seul objectif de ne pas être signé avant par quelqu’un d’autre, non merci !  Moi, je suis prêt à lâcher un peu de contrôle artistique si c’est pour nous mettre dans des conditions où on peut répéter tous les jours et se faire un petit peu d’argent pour se consacrer uniquement à la musique.

 

Du coup, qu’est-ce qui vous manque aujourd’hui pour trouver un label ?

Pilou : Il faut surtout qu’on enregistre nos nouvelles chansons.

Piwi : Il nous manque de l’argent pour presser l’EP en physique. Si on avait plus d’argent, on aurait plus de temps parce qu’on ne serait pas obligés de faire 36 000 jobs à côté. On pourrait se concentrer sur le groupe.

Pilou : On a des chansons qui ont bien tourné et qui doivent être enregistrées. Les gens qui nous écoutent réclament un CD physique…

Piwi : …voire un vinyle ! Par exemple, l’émission “L’EXCESSive Vinyl Session” de Philippe Manoeuvre sur Ouï FM où je bosse, ils veulent bien nous passer mais tant qu’on aura pas pressé de vinyle, c’est mort ! Presser un vinyle, ça coûte entre 80 et 100 €. Or, on est déjà à 3 000 € de dépenses sur le 1er EP et on est un peu au bout de ce qu’on peut injecter financièrement, nous-mêmes. Aujourd’hui, quand on a 100 balles, on préfère les mettre dans des répet’.

 

Crédits photo : Arnaud Perron chez Coffee&TV

Crédits photo : Arnaud Perron chez Coffee&TV

 

Quelles sont vos prochaines actualités ? 

Piwi : On essaye d’organiser une tournée dans le Nord-Nord-Ouest de la France au printemps. Et le gros projet très hypothétique, ce serait une tournée aux Etats-Unis, sur la terre d’origine de Nick.

 

Merci les CoolCoolCool ! 

 

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CoolCoolCool 

Piwi : chant, guitare

Nick : lead guitare, choeur

Yann : basse

Pilou : batterie

Retrouvez leur EP “Goodnight Cleveland” sur iTunes

CoolCoolCool-Goodnight-Cleveland

A lire également : la chronique de l’album “Goodnight Cleveland” sur le site d’indiemusic (que je vous recommande).

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