“New York City Serenade” de Bruce Springsteen – Le Top 5

 

Je me suis rendue compte que je ne vous avais jamais fait mon TOP 5 des chansons.

 

Cela fait très longtemps que j’y réfléchis. Le classement bouge pas mal selon les périodes, les humeurs et les aléas de la vie mais il y a au moins 5 chansons qui m’accompagneront toute ma vie…

 

Les voici dans le désordre (l’ordre importe peu en fait) : une par jour sur le modèle des séries…

 

Chacune d’entre elles me rappelle des souvenirs, des proches, des évènements, des fous rires, des pleurs, des doutes, des bêtises, des rêves…

Si ma vie était un film (déjà, on s’ennuirait pas mal !! N’allez pas voir ce film ! ^^), elles en seraient la bande-son !

 

On commence avec “New York City Serenade” de Bruce Springsteen.

 

 

Cette chanson est immortelle.

On sait que l’histoire se passe à New York, que la musique est le centre de l’aventure. Le protagoniste fait des rencontres, on le suit. On se laisse embarquer par la mélodie toujours inattendue, par la voix du Boss, par l’émotion provoquée par chacun des instruments.

 

 

On la trouve tout à la fin du deuxième album “The Wild,The Innocent & The E-Street Shuffle” paru en 1973. C’est d’ailleurs mon album préféré du Boss : très jazzy, un peu orchestre, un peu saltimbanque, démontrant déjà une grande habileté dans l’écriture du haut de ses 24 ans (comme moi!). Sa voix est légèrement rugueuse mais toujours souple. Il joue beaucoup avec sa respiration (tout comme Rickie Lee Jones…).

Le E-Street Band est en parfaite osmose.

 

 

La chanson commence par quelques notes de guitare… très vite remplacée par le piano qui donne le ton du morceau : tantôt doux, tantôt puissant…

La guitare revient, fière et délicate alors que les percussions démarrent presque timidement et se font sensuelles…

La voix de Bruce se pose telle une plume tombée du ciel.

L’orgue donne à l’ensemble un côté inaccessible…

Puis, les chœurs, les mains qui frappent, le rythme qui s’emballe… mon pouls s’accélère…

 

Le piano ramène le calme, nous laisse le temps de reprendre notre souffle …  Pour l’instant, on profite de cette douce ivresse… Mais ça bout là-dessous… Les instruments s’impatientent… Et toujours le rythme lascif des percussions…

 

J’ai l’impression d’entendre une symphonie. J’ai beau connaître chaque note par cœur, j’arrive encore à découvrir un cliquetis de triangle inattendu par ci, un coup de tambourin par là.

 

Un petit interlude qui tranquillise… On croît que le morceau s’arrête… Tout est calme…

 

Puis, tout doucement, progressivement, on est reparti… Bruce nous embarque pour une autre envolée musicale ! Et là, je flotte… mais genre vraiment je flotte… je suis dans ma bulle, il n’y a personne autour… totalement déconnectée ce qui se passe autour de moi… je domine le monde…

 

 

Mais alors que je me crois invulnérable, Clarence Clemons entame son solo de saxo et me fait littéralement décoller… Je me sens d’un coup hypersensible… grosse envie de pleurer…

 

Le soufflé retombe tout en douceur… les instruments disparaissent les uns après les autres… ne restent bientôt plus que les violons et le piano…

 

On termine le morceau comme on l’avait commencé : des cordes et des touches noires et blanches… La boucle est bouclée…

 

J’ai vécu une centaine d’ascenseurs émotionnels en l’espace de 10 minutes.

Magistral…