[Interview] Popa Chubby

[Update] Trois ans plus tard, cette interview de Popa Chubby reste ma préférée. Ce jour-là, j’ai découvert un artiste avec un cœur gigantesque, un sens de l’humour désopilant, une culture musicale très proche de la mienne, comme un genre de grand frère mélomane. L’interview s’est très rapidement convertie en conversation amicale pendant laquelle nous nous sommes découverts de très nombreux points communs. Popa Chubby est un artiste à part, avec une vision de la musique presque spirituelle. Sa voix est incroyable, son sens du rythme et son jeu sont à couper le souffle. Soutenez-le autant que vous pouvez, allez le voir en concert, achetez ses albums ! Des artistes comme lui, on n’en croise pas tous les jours ! :D 

 

Il y a quelques semaines, Popa Chubby était de passage au Trianon pour un concert fort en émotions. Le lendemain, il me recevait dans son hôtel pour une discussion fabuleuse d’1h30. Morceaux choisis…

 

 

Hier soir, tu donnais un concert au Trianon devant un public envoûté. Tu viens très souvent à Paris. Que représente cette ville pour toi ?

Les parisiens sont un public unique. La première fois que j’ai joué à Paris, c’était en 1996. C’était magique ! Il y a quelque chose de particulier dans cette ville, dans la musique, dans les gens. Hier soir, j’étais très ému. Tu sais, quand tu es gamin et que tu rêves de devenir musicien, tu te fais une idée précise de ce que tu veux. Hier soir, c’était exactement ce dont je rêvais plus jeune. Il y a quelques dates sur la tournée qui sont vraiment intenses et Paris en fera toujours partie.

Et puis, ici, chaque salle a son histoire. Il y a quelques années, j’ai fait l’Olympia. Ce soir-là, en jouant, je me disais “Jimi Hendrix s’est produit sur cette scène !”

 

Comment expliques-tu le succès que tu as acquis auprès des français ?

Je ne sais pas. Peut-être que c’est parce que je suis brut. Je ne suis pas lisse. Je n’ai pas de vernis. Je ne suis pas gentil… je suis un affreux ! (rires)

 

Les artistes sont devenus trop lisses selon toi ? 

La plupart des artistes le sont, oui. On leur crée un personnage. Ce sont comme des chiens savants qu’on habille. Ce ne sera jamais mon cas.  Je suis The Beast From The East (=La Bête de l’Est). J’aime l’authenticité. Peut-être que les gens aiment le fait qu’avec moi, ils peuvent être eux-mêmes. Le rock ‘n’ roll rapproche les gens. Il est dangereux et authentique.

 

Sur ton dernier album Universal Breakdown Blues, tu dresses un portrait plutôt cynique de la société. Tout le monde serait en train de craquer. Est-ce que ça veut dire que tu craques également ? 

Absolument, tous les jours ! Je repars chaque jour à zéro. Chaque jour, chaque minute, chaque seconde, je me renouvelle.

 

Mais où trouves-tu les ressources pour sans cesse te renouveler  ? 

Dans certaines philosophies de vie que j’étudie, dans les gens qui illuminent ma vie. La plus belle chose qu’on m’ait dite, c’est que dans la vie, la seule obligation qu’on est, c’est d’être authentique. Or, tu ne peux être authentique que sur le moment.

Tu n’es déjà plus la personne que tu étais avant de venir à cette interview. A ce moment précis, tu es quelqu’un de différent. Tu ne seras plus la même personne après cette interview. A ce moment précis, on se regarde dans les yeux, on est en phase et on vit le moment présent. C’est ça le rock ‘n’ roll !

 

Tu as d’autres astuces au quotidien ? J’ai entendu dire que tu pratiquais le Tai-chi…

Oui, je pratique le Tai-chi tous les jours. D’ailleurs, ce matin, j’ai fait mon Tai-chi sur le Boulevard Rochechouart et tout le monde me regardait bizarrement !

Il y a deux ans, j’ai eu un très grave accident. Je me rendais à un concert et mon van s’est retourné. J’ai failli mourir. J’ai été grièvement blessé et aujourd’hui, j’ai plus de mal à me déplacer. C’est pour ça que sur scène, je reste souvent assis. Mais bon, c’est la vie ! Et le Tai-chi me fait du bien.

 

Le Tai-chi est une discipline spirituelle. Tu te considères comme quelqu’un de spirituel ? 

Oui, et je pense que la musique elle-même est spirituelle. Quand tu joues des percussions par exemple, tu invoques les esprits. Dans toutes les cultures, il y a des percussions. Les chamanes appellent les esprits à l’aide grâce aux percussions. C’est aussi ce qu’on fait sur scène. Un bon concert de rock, c’est une expérience spirituelle et tout le monde doit être transporté dans une autre dimension.
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D’ailleurs, hier soir, ton batteur et toi,  vous nous avez offert un duel incroyable. Nous étions tous en transe. 

Oui, les gens oublient leurs problèmes. Pendant une minute, ils sont simplement là, ils sont engagés. Pouvoir créer ça, c’est une façon merveilleuse de gagner sa vie. De toute façon, je ne saurais rien faire d’autre.

 

Comment as-tu appris à jouer de la batterie ? As-tu appris la guitare ou la batterie en premier ?

J’ai d’abord appris la batterie. Quand j’étais petit, il y avait une émission TV le soir appelée “The Johnny Carson Show”. C’était un talk show et le batteur de l’émission était Buddy Rich. Pour moi, il sera toujours le meilleur batteur au monde. J’étais très impressionné par ce type. Et puis, dans les années 60, il y avait aussi cette chanson des Surfaris “Wipe Out” qui passait beaucoup. Il y avait un super solo de batterie. Du coup, à l’époque, j’avais pris l’habitude de frapper le rythme sur tout et n’importe quoi. A l’école, ça rendait fous mes profs ! Je voulais vraiment être batteur.

Et puis, un peu plus tard, mon père m’a emmené voir Chuck Berry en concert et là, j’ai voulu devenir guitariste. Ensuite, avec tous les groupes Led Zeppelin, les Rolling Stones et Jimi Hendrix, ça m’a convaincu. J’ai commencé à jouer sur des guitares vraiment pourries avec des sons très bruts.

 

Justement, quel souvenir gardes-tu de tes débuts ? 

Quand j’étais gamin, dans ma ville, j’étais un peu le connard de service. J’ai commencé à jouer de la guitare et là, tout le monde m’a trouvé cool. Mes premiers concerts étaient vraiment pourris. Je jouais dans des salles crasseuses, je n’étais pas payé… Un jour, on m’a proposé de jouer au légendaire CBGB, à New York. J’étais fou de joie. J’habitais loin, en banlieue. J’ai dû marcher jusqu’à la gare et prendre le train avec ma guitare et mon ampli Marshall. C’était la galère. J’y ai joué gratuitement mais j’étais aux anges. Quand j’ai raconté à mes potes que j’avais joué là-bas, personne ne m’a cru…

Pareil, il y a quelques temps, j’ai croisé un ancien camarade de classe que je n’avais pas vu depuis des siècles. Il m’a demandé ce que j’étais devenu. Je lui ai dit que j’avais un groupe “Popa Chubby”. Il m’a répondu “Ah oui, je connais ce type.” Je lui ai dit que c’était moi, Popa Chubby. Il m’a répondu “Va te faire foutre, menteur”. Personne ne me croît jamais ! (rires)

 

 J’ai beaucoup aimé la chanson Danger Man sur ton dernier album. Pourrais-tu m’expliquer ce qu’elle signifie ?

En fait, j’essayais d’expliquer à la fille que j’aimais à l’époque qu’elle était avec le mauvais type et que j’étais le bon. Cela n’a pas marché… (rires) mais j’ai quand même gardé la chanson. A l’origine, le blues, le rock ont été perçus comme dangereux. Un mec comme Elvis Presley était perçu comme une menace pour la société. Il faisait si peur aux parents qu’ils brûlaient ses disques, qu’ils interdisaient à leurs filles de le regarder. Pareil, quand Chuck Berry a commencé, personne ne pensait qu’il était noir. Dès que les gens apprenaient qu’il était noir, ils flippaient.

Bo Diddley, aussi ! Lui, c’était mon héros et l’un des mes très bons amis. Bo était l’homme le plus gentil du monde mais il disait : “I’m the Black Gladiator, the Orignator, 500% more man”. Il se créait un personnage comme un genre de rituel tribal. C’était génial !

Howlin’ Wolf, Muddy Waters… Tous ces mecs-là étaient dangereux. Ils sortaient armés et ou avec des rasoirs dans leurs poches. Ce n’est pas un métier très facile. Quand de jeunes musiciens viennent me demander des conseils,  je leur dis que s’il existe quoi que ce soit d’autre qu’ils sachent faire, alors qu’ils le fassent. S’ils ne savent rien faire d’autre, alors ok, ils peuvent se lancer dans la musique… Si tu te lances là-dedans, tu es maudit. Tu ne pourras plus rien faire d’autre.

 

Parmi tes idoles, tu cites de nombreux musiciens noirs : Muddy Waters, Chuck Berry. Par ailleurs, tu reprends de nombreux morceaux de B.B.King ou Jimi Hendrix. Finalement, ne serais-tu pas un musicien noir égaré dans un corps de blanc ? 

(rires) Je n’y avais jamais vraiment pensé mais soyons honnêtes, ce ne sont pas les blancs qui ont créé le rock’n roll, le blues, le jazz… Ce sont les noirs ! Ensuite, les blancs s’en sont emparés et les ont rendus populaires. Mais j’aime penser qu’on a dépassé tout ça, que tout ça n’a plus d’importance. Ce qui est étrange, c’est qu’aujourd’hui, on voit énormément de blancs faire du rock et très peu de noirs. A un moment, ils ont été mis de côté par le système. C’est malheureux.

 

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Si tu devais créer un super groupe comme les Travelling Wilburys ou Superheavy, quels artistes choisirais-tu ? 

Oh, j’adorerais ça. Je monterais un groupe sympa avec, pourquoi pas, des types de New York. J’aime aussi travailler avec des musiciens pouvant tout jouer – jazz, funk, swing, blues, rock – pour pouvoir reprendre toutes sortes de morceaux.

 

J’ai lu une interview dans laquelle tu disais que faire des tournées était financièrement indispensable pour toi. Si tu étais riche, ferais-tu moins en tournée ? 

J’ai envie de répondre oui. Vivre sans arrêt sur la route, c’est difficile. M’engager dans une relation, faire des trucs normaux, c’est impossible pour moi. Parfois, je me dis que ce serait mieux de vivre comme une personne normale mais je change tout de suite d’avis ! (rires) En vérité, j’aimerais pouvoir passer plus de temps en studio, pouvoir tester de nouvelles choses. Par exemple, j’adore la vidéo, j’aimerais faire plus de masterclass vidéo. J’aimerais en savoir plus sur les médecines douces, sur les méthodes de guérison pour les associer avec la musique. Finalement, ce sont deux médecines assez similaires.

 

Qu’est-ce que tu écoutes comme musique autrement ?

J’adore le hip-hop. J’adore ces sonorités. C’est une musique vraiment importante. Une grande partie de la créativité qu’on trouvait au début dans le rock se retrouve aujourd’hui dans le hip-hop. Je vois de très bons groupes émerger comme Alabama Shakes. La chanteuse Brittany Howard a environ 25 ans, elle est épatante !

En fait, j’écoute principalement du jazz, du vieux jazz. Be-bop, hard bop, cool jazz, Miles Davis, Sonny Rollins. Il y a une vieille tradition de jazz à Paris. Les jazzmen noirs américains venaient en Europe car aux Etats-Unis, ils n’étaient pas respectés et ici, ils étaient bien traités.

 

Pourquoi crois-tu qu’ici, l’accueil fut différent ?

Je pense que les Français ont une inclination naturelle pour l’art que les Américains n’ont pas. Ici, vous grandissez en ayant conscience de votre patrimoine. Aux Etats-Unis, ce n’est pas quelque chose que l’ont acquiert facilement. C’est une connaissance à laquelle peu de gens peuvent accéder. Les gens ne vont pas naturellement vers la culture.

 

Est-ce que la musique peut aider à changer ça ?

Je ne suis pas sûr. Avant, je pensais qu’avec une musique de qualité, on pouvait aider les gens à s’orienter. Je suis devenu plus pessimiste avec le temps. Avant, je voulais sauver le monde et maintenant, je me demande si le monde veut vraiment être sauvé.

Un exemple : aux Etats-Unis, on a les OGM. Tout le monde mange ces trucs génétiquement modifiés parce que c’est moins cher et personne n’est vraiment au courant des dangers. C’est la même chose pour la musique. J’ai appris qu’on ne peut pas juger de la qualité d’un disque au nombre de ventes qu’il a fait. J’ai appris à me détacher de ça, à ne pas forcément vouloir séduire la majorité. Je veux juste faire ce que je sais faire, jouer ma musique et rendre les gens heureux.

 

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Tu as une longue discographie derrière toi maintenant. Y’a-t-il un disque que tu préfères parmi ceux que tu as sortis ?

Mon préféré, c’est celui que je viens de publier. Mes disques sont la représentation de ma vie au moment où je les publie. Je ne peux pas préférer un vieil album parce que cela voudrait dire que je considère que ma vie était meilleure à ce moment-là. Je ne suis pas un homme de regrets. Je me concentre sur le présent, sur ce que je suis maintenant. Par ailleurs, pour moi, un auteur-compositeur se doit d’être un commentateur du présent.

 

Et quels sont tes 5 albums préférés chez d’autres artistes ?

Hum, c’est dur ça ! Je dirais “Saxophone Colossus” de Sonny Rollins, “Kind of Blue” de Miles Davis, “Axis : Bold as Love” de Jimi Hendrix. Ensuite, c’est plus compliqué. Je crois que le meilleur live que j’aie entendu de ma vie est celui des Who “Live at Leeds” de 1970. Le son est génial et ils chantent tous. Et pour finir, on va dire “Catch a Fire” de Bob Marley. Mais je pourrais continuer à t’en donner des milliers ! Et toi ? ton Top 5 ?

 

Hum, “The Wild, The Innocent & The E-Street Shuffle” de Bruce Springsteen, “Astral Weeks” de Van Morrison…

Oh oui, cet album est génial ! Van Morrison est quelqu’un de très spirituel et il est aussi très timbré. J’ai lu sa biographie et ses musiciens disent qu’ils avaient l’habitude de voir des anges flotter autour de lui. Van est un génie. “Enlightment” est un album étonnant mais “Astral Weeks” est encore plus incroyable ! C’est très émouvant.

 

Oui, il est impressionnant ! 

Pour finir, disons “Harvest” de Neil Young, le 1er album de Rickie Lee Jones et “Electric Ladyland” de Jimi Hendrix. D’ailleurs, tu n’as jamais repris “1983… A Merman I Should Turn To Be”, ma chanson préférée d’Hendrix. 

Oh mon dieu, c’est ma chanson préférée de tous les temps !! J’adorerais la reprendre… mais je ne peux pas. Elle fait partie de ces morceaux que je ne peux pas toucher. Ce n’est pas qu’une question de notes. Quelque chose dans cette chanson est SACRÉ.

Rien que le thème… ça parle d’un homme qui construit une machine pour vivre éternellement sous l’eau et tout le monde lui dit “non, tu n’y arriveras jamais. C’est contre la volonté de Dieu et la grâce du Roi”. J’en ai des frissons rien que d’en parler… Ils ont vraiment peur de lui parce qu’il va le faire quoi qu’ils en disent. Il se fout de l’opinion publique. Il ignore les gens qui lui disent qu’il va mourir ou qu’il est fou. Et musicalement, c’est divin ! C’est une chanson ahurissante.

Cette chanson et “Have You Ever Been To Electric Ladyland ?”, je ne les reprendrai jamais.  JAMAIS ! Il s’est passé quelque chose en studio au moment où il a enregistré ça, quelque chose qui doit rester secret. C’est drôle que tu me poses cette question car c’est vraiment ma chanson préférée de tous les temps !

Tu n’as jamais repris du Lynyrd Skynyrd ? Je te verrais bien sur “Free Bird” par exemple. 

Ah oui, cette chanson est top ! Je n’y avais jamais pensé, tiens. La prochaine fois que je joue en région parisienne, je reprendrai du Lynyrd Skynyrd. D’ailleurs, tu veux entendre mon histoire avec ce groupe ?

Quand j’avais 17 ans, il y avait un concert de Lynyrd Skynyrd à une centaine de kilomètres de chez moi. Bien sûr, je n’avais pas un rond. Mais avec un copain, on a décidé d’y aller quand même. On a pris le bus. On n’avait même pas d’argent pour rentrer chez nous. On n’avait pas de ticket pour le concert alors on a traîné devant les portes d’entrée. A un moment, le batteur du groupe Artimus Pyle est sorti et il nous a vus. Il nous a demandé si on voulait voir le concert. Bien sûr, on a dit oui. Alors il nous a laissés entrer et il nous a dit d’aller tout devant. On a vu tout le concert au premier rang. C’était incroyable, magique !

 

C’est pour cette raison que de temps en temps, quand j’apprends que des gens n’ont pas pu avoir de places pour mon concert, je les laisse entrer.

 

Tu as de nouveaux projets en route ?

Je suis toujours à la recherche de nouvelles idées. Là, je vais profiter d’être un peu chez moi pour bosser sur le nouvel album. Je ne sais pas encore de quoi il va parler. On verra sur le moment.

Et puis, en 2015, cela fera 25 ans que j’ai commencé à jouer. Je vais enregistrer un album pour l’occasion.

 

On attend ça avec impatience alors. Merci infiniment pour cette interview !

 

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Imagine Dragons - Concert So Music - 30 juin 2014 au Trianon

[Live Report] Imagine Dragons en concert privé au Trianon

À l’occasion de leur tournée européenne, les Imagine Dragons étaient de passage au Trianon pour un concert privé d’une rare intensité.

 

L’événement était organisé par So Music qui n’a pas fait les choses à moitié… Champagne, petits fours, goodies de toutes sortes (chapeaux, lunettes, tote-bags, bonbons), nous étions choyés !

 

Imagine Dragons - Concert So Music - 30 juin 2014 au Trianon

 

Le concert débute par une belle découverte avec Jamie N Commons pour un set mi-country, mi-blues. J’ai été scotchée par sa capacité à recréer un son brut et rustique, tel un vieux briscard tout droit sorti de son bayou et ce fut un réel choc d’apprendre qu’il n’avait que 25 ans et venait de Londres. Il aurait été parfait comme musique du film O’Brother. Je vais garder un œil attentif sur l’évolution de cette pépite.

Jamie N Commons est ensuite rejoint par les X Ambassadors pour conclure avec le survitaminé “Jungle”, bande-son de la nouvelle pub Beats by Dre.

Jamie N Commons - X Ambassadeur (Welcome to the Jungle)

 

La “deuxième” première partie est assurée par Corson, chanteur rock français dont l’univers est au croisement entre Calogero et Depeche Mode. Ayant toujours eu du mal à écouter plus de 2 minutes l’un ou l’autre de ces artistes, je n’ai pas été envoûtée par le show.  Malgré tout, je dois lui reconnaître une voix magnifique et des mélodies travaillées. Corson a la particularité de chanter à la fois en français et en anglais, parfois même au sein d’une même chanson (ex : couplet en français / refrain en anglais) … peut-être est-ce la raison pour laquelle j’ai eu quelques soucis à accrocher. Par ailleurs, il semblait n’y avoir aucune alchimie entre lui et son groupe, ce qui m’a également refroidie.

Je note tout de même le titre “We’ll Come Again”, qui, une fois l’aisance et le charisme de l’artiste acquis, aura un potentiel intéressant.

 

 

Petite animation autour de l’application musicale So Music avant l’arrivée du groupe Imagine Dragons et seul bémol de la soirée : un animateur vraiment à côté de la plaque, à l’humour lourd et hors sujet. Je n’avais qu’une envie : qu’il se taise au lieu de faire son auto-promo.

La prochaine fois, je vous en supplie, changez voire ne prenez personne car quand l’ambiance de la salle est survoltée comme elle l’était ce soir-là, nul besoin d’un animateur pour chauffer et diriger le public !

 

En effet, à l’arrivée d’Imagine Dragons sur scène, la foule perd tout contrôle…

Le groupe commence avec “Fallen” que le public reprend déjà en chœur. Le chanteur Dan Reynolds s’amusera ainsi à plusieurs reprises à solliciter le public et l’entraîner dans ses mouvements de danses survoltés.

Outre les tubes de leur 1er album Night Visions (“It’s Time“, leur dernier single “Demons“, ou encore “On The Top of The World“), on découvre également de jolies perles telles “Tiptoe“, “Hear Me” ou “Bleeding Out“.

L’énergie débordante de Dan Reynolds est communicative et l’assemblée devient carrément hystérique quand résonnent les premières notes de “Radioactive“. Le groupe nous offre alors une démonstration de maîtrise rythmique impressionnante en jouant des diverses percussions disséminées un peu partout sur scène (batterie, grosses caisses, toms, caisses claires… à n’en plus finir). Les musiciens se relaient sur chaque instrument.

Moi qui ronchonne toujours après les écrans en concert, je me suis surprise à filmer ce moment de folie…

 

 

Un final en apothéose pour ce groupe décidément incontournable, une grosse claque aux sceptiques n’y voyant qu’un groupe pop américain de plus !!

Prochaine date du groupe à Paris, j’y serai. C’est dit.

 

One Republic - Album réussi !

“Native” de OneRepublic, 100% réussite

Depuis que j’ai reçu Native, le dernier album des OneRepublic, je ne peux plus m’arrêter de l’écouter…

Belle surprise pour ce groupe qui m’avait habituée à des albums lisses et sans trop d’attrait.

Petit retour en arrière…

 

Le groupe 

OneRepublic est un groupe originaire du Colorado mais qui a connu le succès une fois installé à Los Angeles. La première version de OneRepublic a été créée en 1996 par Ryan Tedder et Zack Filkins alors en dernière année de lycée. Après avoir suivi des études différentes, les deux amis se retrouvent à Los Angeles en 2002 pour reformer le groupe qui deviendra Republic puis OneRepublic.

 

OneRepublic_official_photo

 

Ils signent chez Columbia mais deux mois avant la sortie de leur premier album, ils sont lâchés par la maison de disques. Heureusement, grâce à leur succès sur MySpace, OneRepublic se voit proposer un contrat par le label de Timbaland, Mosley Music Group.

En 2007, ils sortent leur premier album “Dreaming Out Loud” dont est extrait le single “Apologize” et enchaîne avec le deuxième album “Waking Up” en 2009 avec le hit “Good Life”.

Début 2013, ils sortent enfin leur troisième album, “Native”, cocktail musical énergique et délicat.

 

La pochette de l’album

Quand j’ai reçu l’album, j’ai commencé par bloquer 15 minutes sur sa magnifique pochette.

 

Native - One Republic

 

Chaque membre est représenté par son animal totem : le leader Ryan Tedder (chant, guitare) par un renard, le batteur Eddie Fisher par un puma, le guitariste Drew Brown par un hibou, le bassiste Brent Kutzle par une gazelle et le guitariste principal Zach Filkins par un bison.

En tant qu’amatrice de design de pochettes CD, je ne peux qu’être addict de celle-ci. Le graphisme est remarquable et très très actuel. C’est tout à fait le genre de graphismes que je recherche quand je fais un tour sur Dribbble.

Bien joué !

 

OneRepublic - Ryan Tedder, Zack Filkins, Eddie Fisher, Brent Kutzle, Drew Brown

 

Les morceaux

Fait rare : sur les 18 chansons que contient l’album, aucune n’est à jeter !

Il semblerait que le groupe ait trouvé le bon filon pour produire une musique fraîche, variée, de qualité et extrêmement addictive.

Et en effet, Ryan Tedder semble avoir pris un nouveau virage  depuis “Waking Up”. Rappelons tout de même que le monsieur a co-écrit les titres “Runour Has It” et “Turning Tables” avec la charmante Adèle mais qu’il a également écrit quelques titres pour GavinDeGraw, James Morrison, The Fray ou encore Maroon 5 . Plutôt sympas les références…

L’écriture de Native est riche de toutes ces expériences. Le groupe revendique une fois de plus son goût pour la folk, le rock, le hip-hop et l’électro avec des influences puisées chez U2, Peter Gabriel ou encore les Beatles.

 

OneRepublic - Native

 

Il m’est très difficile de vous faire une sélection des meilleurs morceaux tant je leur trouve à tous un petit quelque chose atypique. Les titres suivants ne sont donc qu’une mise en bouche et l’album est à écouter en entier.

 

 

Counting Stars

Le morceau par lequel j’ai connu l’album. Les changements de rythme, de voix, d’instru m’ont rendu complètement accro. Il est impossible de s’ennuyer sur cette chanson. Elle est aussi surprenante que la Bohemian Rhapsody de Queen (oui, j’ai osé !) 

 

I Lived

Paroles touchantes et universelles. Aurait pu être écrite par Bono. Dédicace de Ryan Tedder à son fils, Copeland Cruz né en 2010.

 

Light It Up

Rencontre parfaite entre The Cure et Kings of Leon. Morceau très intense, hyper sensuel, falsetto impeccable.

 

Burning Bridges

Un faux air de James Morrison à la production (logique quand on sait que Ryan Tedder a participé à la production de Songs For You, Truth For Me…). Comment ne pas succomber…

 

Something I Need

Ecriture fine, rythme progressif, voix maîtrisée, chute prenante, tout ce que j’aime.

 

Life In Color

Chris Martin, sors de ce corps !

 

Les OneRepublic seront en concert dans la sublime salle du Trianon à Paris du 6 au 8 mars.

Un grand merci à Nina pour cette découverte géniale. :) :)