In A Broken Dream

D’un rêve brisé naît un succès…

 

Histoire de muscler ma culture musicale, j’ai reçu en cadeau il y a un peu plus d’un an, le très utile “1001 songs you must hear before you die”.*

Oui, oui, j’ai volontairement employé le mot “muscler” et si ça vous étonne, c’est que vous n’avez jamais eu à soulever ce bouquin qui doit bien peser ses 4 tonnes.

 

Livre - 1001 songs you must hear before you die

 

Ce n’est pas le genre de livres qu’on lit d’une traite comme un roman d’Isabel Allende.

C’est le genre de livres qu’on lit comme un recueil de recettes. On y pioche de temps à autre une nouvelle idée lorsque le temps et l’envie s’y prêtent.

 

Ainsi, j’avais décidé de laisser le hasard me faire découvrir chaque matin un nouveau titre du livre.

Et c’est avec la bonne vieille méthode du livre qui s’ouvre au hasard sur une page que j’ai découvert pour la première fois le morceau “In A Broken Dream” de Python Lee Jackson.

Les Python Lee Jackson sont un groupe de 4 australiens venus tenter leur chance à Londres en 1968. David Bentley, alors chanteur du groupe, écrit un morceau mais sa voix ne lui semble pas adaptée à l’atmosphère de la chanson.

Python Lee Jackson 1966

 

Il décide donc de faire appel à la voix éraillée et groovy de Rod Stewart qui est alors “sans groupe fixe”.

Il œuvrera avec brio sur “In A Broken Dream”.**

 

Le titre sort en 1970 mais passe inaperçu.

Il faudra attendre 1972 pour que le titre refasse surface à l’occasion d’une réédition et qu’il caracole en tête des ventes.

Pour l’anecdote, il se dit que le manager des Python Lee Jackson aurait persuadé Rod Stewart de chanter en échange de tapis pour sa voiture !

 

In A Broken Dream

 

* La préface est signée Tony Visconti. Mais si, rappelez-vous, l’acolyte de David Bowie, celui qui a produit presque tous ses albums et notamment le dernier “The Next Day“. 

 ** Python Lee Jackson et Rod Stewart collaborèrent sur 2 autres morceaux : “Cloud Nine” (reprise intitulée par erreur “Doin’ Fine”) et “The Blues” (autre reprise dont le vrai titre est “How Blue Can You Get ?” qui a été rendu célèbre par B.B.King en 1964). 

Wichita-Lineman-Glen Campbell

Wichita Lineman – Glen Campbell

 

Il est des morceaux qu’on a l’impression d’avoir toujours connu, de ceux dont la mélodie agit telle une madeleine de Proust.

Wichita Lineman” est de ces morceaux.

 

Wichita-Lineman-Glen Campbell
L’air est familier, la plume de Jimmy Webb est simple mais diablement efficace, la voix de Glen Campbell rassurante.
Le tout sent bon les balades en famille dans la campagne.
 

 

Cette mélodie a été reprise de très nombreuses fois depuis sa sortie en 1968.
Je vous recommande ces quelques versions par Cassandra Wilson, Johnny Cash et Tom Jones.

 

Cassandra Wilson
 

 
Johnny Cash
 

 
Tom Jones
 

 

Ma reprise préférée de Wichita Lineman restera malgré tout celle de Smokey Robinson & The Miracles

Et vous ?

 

 

Days of Future Passed

Nights in White Satin par The Moody Blues

Ces dernières semaines, mon esprit a tendance à errer bien loin des frontières du réel (fan d’X-files, respire, ce jeu de mots est volontaire :p).

Artistes dévoués, The Moody Blues ont fourni à mes rêveries une bande-son de choix avec “Nights in White Satin” paru sur le concept-album “Days of Future Passed” (1967), bande-son atmosphérique retraçant chaque moment de la journée d’un homme, du lever du jour à son coucher, pour finir au creux de la nuit.

Days of Future Passed

“Nights in White Satin” m’avait complètement obsédée quand je l’avais réentendu dans le film Dark Shadows (B.O. que je vous recommande fortement d’écouter si comme moi, vous êtes fan des 60’s, 70’s).

Le morceau a été composé par Justin Hayward, chanteur et guitariste ayant rejoint le groupe seulement un an auparavant.

Decca commissionne tout d’abord un album de présentation au Moody Blues pour présenter son nouveau système d’enregistrement, le “Deramic Sound System”.

Ce nouveau système permet notamment de créer une impression d’espace en multipliant les pistes d’enregistrement. La maison de disques commande au groupe une version “rock” avec orchestre de “La Symphonie du Nouveau Monde” de Dvořák… hm, vous avez dit bizarre !?

Peter Knight, qui est en charge de la partie orchestre contacte les membres du groupe et leur propose de jouer leurs propres compositions. La partie orchestre a été jouée séparément et ajoutée au mixage.

L’album “Days of Future Passed” devient alors une exploration sonore suivant le cours d’une journée.

“Nights in White Satin” fait en réalité partie du morceau “The Night”, qui conclut l’album.

Nights in White Satin par The Moody Blues

Les chemises bouffantes, les vestes officier, la mèche romantique de Justin Hayward, je suis fan.

Le titre dure un peu plus de 7 minutes et se termine par le poème “Late Lament” écrit par le batteur du groupe Graeme Edge.

Son poème “Morning Glory” ouvrait l’opus avec le titre “The Day Begins”.

Je vous copie ce poème pour vous mettre dans l’ambiance. ;)

Morning Glory

Cold hearted orb that rules the night
Removes the colours from our sight
Red is grey and yellow – white
But we decide which is right
And which is an illusion
Pinprick holes in a colourless sky,
Let insipid figures of light pass by
The mighty light of ten thousand suns
Challenges infinity and is soon gone
Night time, to some a brief interlude
To others the fear of solitude
Brave Helios wake up your steeds
Bring the warmth the countryside needs

“Days of Future Passed” est un album qui se déguste sur vinyle… et surtout pour ce morceau “The Night”, incluant “Nights in White Satin”.

Alors bien sûr, c’est une vieille vidéo donc paye ton cadrage en mode mini-vomi et ton play-back mal calé !

Le solo de mellotron, les envolées de la flûte traversière, ce petit crépitement caractéristique du vinyle qui ajoute à l’ambiance feutrée, délicieusement désuète et onirique.

Le morceau commence sans prétention mais mon imagination s’active dès les premières notes.

Je me retrouve malgré moi à revivre les tourments d’une sublime histoire d’amour qui s’achève.

Le refrain me coupe littéralement la respiration, une profonde tristesse se coinçant dans ma gorge alors que l’orchestre s’emballe.

Ma libération ne se fait pas attendre longtemps et mon coeur se brise silencieusement en mille morceaux lorsque Justin Hayward déchire l’espace sonore de son “Ooooh I loooove youuuuu”, et retombe en douceur dans l’atmosphère cotonneuse du mellotron.

Je retiens mes larmes. Le moindre bruit me ferait remarquer, brisant cet instant musical si fragile, si délicat.

Je me fais invisible, le coeur en miettes.

Mes nuits ne sont plus faites de satin.

Je ne veux rien gâcher de cet adieu, bien que mon coeur soit prêt à faire marche arrière à tout moment. Partir est-il vraiment le mieux ? L’avenir sera-t-il vraiment plus heureux ? Puis-je une dernière fois me laisser aller à l’aimer tout entier ?

Et j’ai beau savoir que la pureté et la magie de cette histoire ne peuvent durer… que la beauté de cet amour réside dans l’éphémère, à chaque écoute, je nourris l’espoir que cet adieu solennel à un amour empreint d’éternité ne s’arrête jamais.

Laissez-moi seule avec lui encore un peu.

Juste une minute.

S’il vous plaît…

Late Lament

Breathe deep the gathering gloom
Watch lights fade from every room
Bedsitter people look back and lament
Another day’s useless energy spent
Impassioned lovers wrestle as one
Lonely man cries for love and has none
New mother picks up and suckles her son
Senior citizens wish they were young
Cold hearted orb that rules the night
Removes the colours from our sight
Red is grey and yellow white
But we decide which is right
And which is an illusion?